POLYESTER

Nous avons imaginé POLYESTER comme un hymne à l’adolescence et au pouvoir de la fiction, un objet où viendraient s’entrechoquer différents
registres en collaboration avec un groupe d’adolescents élèves d’une école de danse.
La pièce est une forme hybride et mouvante qui se réadapte à chaque nouveau groupe d’adolescents, à chaque territoire où la pièce est donnée.

Dans POLYESTER s’entremêlent des scènes sur le quotidien d’une école de danse, les témoignages de huit adolescents sur comment le livre Grand
Studio a changé leur vie et des scènes où deux comédiens viennent jouer des extraits de cette saga littéraire. Même si le spectateur pourrait penser, face aux témoignages, assister à du théâtre documentaire : tout ici est fiction.
Grand Studio n’existe pas et les témoignages sont écrits. En imaginant cette saga littéraire de trente-six tomes pour adolescents fans de danse nous avons la volonté de créer un livre monstre qui évoquerait au fil des tomes les codes de la comédie romantique, des films d’action ou de vampire, les télénovelas…
Grand Studio est l’histoire d’une rencontre : celle de Rosalia Parks, apprentie danseuse issue de la haute bourgeoisie de São Paulo et de Timothy Herrero, laveur de vitres à Grand Studio qui se découvre un don pour la danse.
C’est une histoire d’amour impossible dans ce qu’elle a de plus beau mais aussi de plus cliché, une histoire jalonnée de drames, de trahisons, de morts et de résurrections. Au fils des tomes, ils viennent s’aimer, danser et brûler sous nos yeux, figures archétypales absolues.
Chaque témoignage, chaque scène extraite de la saga sont comme autant de pièces d’un puzzle qui permettent de retracer cette épopée.
Avec Grand Studio, nous voulons questionner notre rapport à cette littérature et ces films qui dessinent les paysages intimes de notre jeunesse, à ce qui fait que, malgré ces grosses ficelles, quelque chose nous touche et nous donne envie de nous identifier.
De ces histoires folles à l’autre bout du monde, huit jeunes viennent témoigner. Parler de Grand Studio mais aussi de leurs vies, ici, en France.
C’est dans la friction produite entre ces scènes d’un kitsch assumé et le côté brut et direct des témoignages des jeunes que naît POLYESTER. Tour à tour, les danseur.ses viennent parler de la brutalité de grandir, de la puissance de l’imaginaire, de la force et
de la joie d’être une bande, de leur rapport à la danse, de ce que cela fait concrètement sur leurs corps. Il y a Grand Studio qu’ils ont aimé, ou pas, mais surtout il y a leurs visions du monde.
Derrière le micro, ils se livrent et viennent nous parler de leur rapport à la danse, questionner leur propre identité avec humour et détermination.